→ 18 octobre 2011 ←

Le train commença à ralentir, les gens parlaient de plus en plus fort, la gare ne se fit pas plus attendre que l'on voyait déjà les proches des personnes étant dans le train venir les chercher. Assise, seule, du coté de la vitre je pouvais admirer le spectacle, et apparemment les gens étaient tous impatients de descendre, pas moi. Après deux ans d'absence, me revoilà, prête de refaire surface à Seattle. Enfin "prête", ceci était alors un bien grand mot, au contraire, je ne l'étais pas du tout. Qu'elles allaient être les pensées des habitants de Seattle en me revoyant ? Cela m'importait très peu, moi ce qui m'inquiétais était plutôt ce que j'allais faire dans cette bien tranquille ville.
Je me souviens alors auparavant, je m'ennuyais beaucoup trop, j'avais peu d'amis - ou plutôt aucun - , et voilà pourquoi j'avais fais le choix de partir au Canada pour mes études. Etudes qui avaient plus ou moins bien fonctionnées, mais je ne m'y étais pas intéréssée pour autant, les études, c'était pas mon truc, et cela ne l'avait jamais été.
En vérité, je m'interrogeais beaucoup sur le fait du pourquoi j'étais revenue à Seattle. Je pense en effet que je m'étais lassée de Canada, et que malgrès moi, mes origines me rattachaient de Seattle, et ce n'étais pas pour autant que j'avais vécue une merveilleuse enfance...

Un père absent durant toute une vie laissant ses enfants seuls avec leur mère. Ma mère avait alors rencontrée un autre homme qui savait se montrer très violent et était alcoolique, cet homme là avait détruit énormément la famille et avait laissé beaucoup de mauvais souvenirs. Mais cet homme n'avait pas été vraiment important dans ma vie, il me restait alors ma mère et ma soeur, Alaska.
Suite à ses mauvaises choses, notre mère devint alors alcoolique à son tour mais aussi droguée. Elle passa ensuite son temps enfermée dans sa chambre, et de mauvaise humeur. Au bout d'un moment elle craqua, et se suicida.

"Alaska, Avril, j'ai été informé que votre mère a été hospitalisée. Je ne connais pas la raison, mais votre tante va vous emmener la voir. Ils pourront mieux vous informer une fois là-bas."
A l'age de mes 11 ans, ses mots retentirent dans mon coeur, mais le pire n'était pas là. Notre tante nous amena alors à l'hopital, l'odeur chatouille encore mon nez rien qu'en y pensant. Nous durent attendre longuement dans les couloirs lorsque ensuite on nous appris le décès de notre mère. Autour de nous le monde s'écroulait, on pleurait.

Cet évènement m'avait beaucoup atteinte, et j'en avais énormément souffert. Je passa alors le reste de mon enfance et mon adolescence chez ma tante, notre père étant toujours absent dans notre vie, c'était le seule famille qui nous restait à moi, et ma soeur.
Ma soeur, elle, avait toujours été là pour moi et avait gardée un esprit protecteur. Lorsque ma mère était en mauvais état elle m'avait toujours cajolée, quand je me sentais mal elle m'avait toujours consolée, quand je perdais confiance en moi, elle m'avait toujours aidée. Nous étions liées, et ma seulement par le sang.

Mon séjour au Canada avait été neutre, et j'avais pu prendre un peu de repos, à vrai dire je ne me sentais pas à ma place auprès de ma tante. Mais pendant ce fameux séjour, j'avais appris à ne plus être fragile, à ne plus douter de moi, à être forte, et j'avais créer une carapace autour de moi. Maintenant je n'avais plus besoin de personne pour vivre.

Mon petit studio avait été loué et réservé par mes soins dans le quartier Hilman, il n'y manquait plus que moi. Les passagers du train descenderent alors, je laissa les gens partir et je descendis à la fin. Je marcha lentement et prenait mon temps, j'apercu déjà ma soeur sur le bord de la gare, je me dirigea vers elle, - ou plutôt elle se dirigea vers moi - , elle m'enlaça et m'emmena à sa voiture, nous étions en direction de notre quartier ; oui car nous allons vivre dans la même quartier, mais pas dans le même appart, heureusement ;
Et c'est à ce moment là que j'avança vers l'inconnu.